Le Canada tiendra un sommet sur la surconsommation d'opioïdes d'ordonnance

La ministre canadienne de la Santé Jane Philpott reconnaissait cette semaine la « crise de santé publique » que représente la consommation actuelle d’opioïdes d’ordonnance, mais aussi les surdoses et les décès qui y sont liés. Elle invitait le Canada et les États-Unis à tenter de comprendre pourquoi les deux pays sont devenus les champions mondiaux de la consommation d’opioïdes.

Un sommet canadien devrait donc avoir lieu à l’automne, durant lequel des intervenants du milieu de la santé et des spécialistes de la question seront invités à réfléchir à des pistes de solutions pour faire face à la crise actuelle des opioïdes.

En juin dernier, la ministre Philpott avait démontré l’ouverture de son gouvernement devant l’approche de réduction des méfaits, telle que mise de l’avant par le Cran et ses partenaires, durant la deuxième conférence Tracer l’avenir des politiques antidrogues au Canada.

Depuis l’élection du gouvernement libéral, les sites d’injection supervisée comme Insite, à Vancouver, ont vu leur exemption renouvelée pour quatre autres années, rappelait-elle.

La ministre de la Santé abordait aussi la question préoccupante de surconsommation d’opioïdes durant cette même allocution. « Aujourd'hui en Colombie-Britannique et en Alberta, plus de personnes meurent en raison de la consommation abusive d'opioïdes que d'accidents automobiles. Ce n'est rien de moins qu'une crise de santé publique », disait-elle.

Elle présentait ainsi les stratégies gouvernementales pour lutter contre la crise des opioïdes, notamment :

-Un changement de règlementation sur l’étiquetage des médicaments opioïdes, indiquant le risque de surdose et de dépendance y étant associé.

-Un meilleur encadrement de la prescription d’opioïdes pour soutenir les médecins prescripteurs dans leur pratique, mais également pour leur permettre une meilleure surveillance de la consommation problématique. La ministre de la Santé donnait l’exemple des États-Unis et de leurs programmes de surveillance des prescriptions (PSP), qui sont des outils efficaces.

-La réduction de l’accès facile aux opioïdes non nécessaires. « Je sais pertinemment bien que les médecins subissent de fortes pressions des patients pour prescrire des opioïdes. Nous devons aider les médecins à y penser deux fois avant de prescrire », disait la ministre en juin dernier. Une formation pourrait également être exigée des médecins prescripteurs d’opioïdes.

-Un meilleur accès aux traitements pour les patients souffrant de dépendance, notamment en comparant les bénéfices de la buprénorphine et de la méthadone, en améliorant l’accès à la naloxone et en questionnant la pertinence de l’exemption spéciale qui permet de prescrire de la méthadone.

Pour lire l’article du Devoir qui évoque le sommet sur la crise des opioïdes et la stratégie que compte mettre en place le gouvernement fédéral :

http://www.ledevoir.com/politique/canada/476369/la-ministre-jane-philpott-s-inquiete-d-une-crise-nationale-des-opioides