Forte hausse des prescriptions de méthadone pour traiter la dépendance

 

Voici un article du Journal de Montréal (10 avril 2018) qui plonge au coeur du débat sur les opioïdes parmi les 65 ans et plus. Statistiques de la RAMQ, citations d'experts et plaidoyers pour la déprescription et les thérapies alternatives : ce dossier est présenté avec beaucoup de substance et de clarté.

Selon des données de la RAMQ, entre 2016 et 2017, les prescriptions de méthadone ont augmenté de 32 %  chez les personnes âgées de 65 ans et plus. «C'est 10 fois plus que pour la population totale, où les prescriptions sont en hausse de 3 % pour la même période», explique le journaliste Hugo Duchaîne. Selon la Dre Marie-Ève Goyer, du Programme CRAN, du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, «les toxicomanes vieillissent, mais on a aussi ajouté une nouvelle population devenue toxicomane après des années de prescriptions».

Au Canada, les 65 ans et plus affichent le plus haut taux d'empoisonnement accidentel causé par les opioïdes. Les effets secondaires des médicaments opioïdes, comme les chutes, la confusion et la constipation, sont les raisons principales des visites à l'urgence chez ce segment de la population. De plus, les aînés consomment beaucoup de médicaments et les risques d'interaction des opioïdes avec d'autres médicaments prescrits ou en vente libre sont élevés. Pour combattre le problème croissant de surdoses liées à la consommation d'opioïdes, des résidences pour aînés garderont bientôt de la naloxone dans leur établissement. 

Pour gérer la douleur, les experts préconisent la physiothérapie, l'ergothérapie et la psychothérapie et, en dernier recours, les médicaments opioïdes. Mais pour nombre d'aînés, l'enjeu est  principalement financier : le coût des thérapies alternatives n'est pas remboursé par la RAMQ. 

Pour en savoir plus : http://www.journaldemontreal.com/2018/04/10/plus-daines-victimes-des-opioides