Le programme CRAN participe à une recherche sur les profils d’usagers d’opioïdes et le risque suicidaire

 

Le taux de suicide chez les personnes aux prises avec un trouble de l’usage d’opioïdes (TLUO) serait 14 fois plus élevé que dans la population générale (Harris et Barraclough, 1997). Si l’impact de la douleur chronique et de la dépression est documenté pour les personnes ayant un TLUO, d’autres facteurs de risque ont été peu examinés. C’est le défi que relèveront le programme CRAN et le Centre de recherche de l’hôpital Douglas qui se pencheront sur deux variables-clés pour caractériser les usagers à l’admission en TDO : le type d’opioïde consommé (héroïne,  médicament opioïde ou les deux) et le mode de consommation (par injection ou autre).

Dans le cadre de cette étude rétrospective, les données de 286 dossiers d’usagers du programme CRAN seront analysées. Elles serviront à élaborer un protocole de recherche pour mieux comprendre la relation entre le type d’opioïde consommé, le mode de consommation, les idéations suicidaires, les tentatives de suicide et les surdoses. Sur le plan clinique, les résultats permettront d’adapter le traitement du TLUO.

À Toronto, une recherche descriptive menée auprès de 178 usagers d’un programme de traitement par la méthadone indique que les consommateurs de médicaments opioïdes seraient plus nombreux à rapporter un historique d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide que les consommateurs d’héroïne.

Michel Perreault, du Centre de recherche de l’hôpital Douglas, est le chercheur principal de l’étude. Il est accompagné d’un co-chercheur dans le domaine des TLUO, Didier Jutras-Aswad, affilié au CHUM. Léonie Archambault assure la coordination du projet. Le financement pour la saisie des données pilotes et l’élaboration d’un protocole de recherche a été rendu possible grâce au Réseau québécois sur le suicide, les troubles de l’humeur et troubles associés et à l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances – Pôle Québec-Atlantique.