Projet RePAIR : une analyse des pratiques de consommation et sexuelles à risques menée par et pour les usagers

 

L’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD) vient de remettre à l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) des recommandations en matière d’interventions en réduction des méfaits par et pour les usagers. Le rapport final sera diffusé en juillet. L’AQPSUD a aussi organisé à la fin juin un webinaire destiné aux organismes communautaires qui souhaitent déposer une lettre d’intention dans le but d’obtenir une subvention du Fonds pour la réduction des méfaits de l’ASPC.

Dans le cadre du projet RePAIR, l’ASPC avait confié à l’AQPSUD une analyse des besoins relatifs à la consommation de drogues injectables et à la prévention de la transmission du VIH, du VHC et des ITSS. Le but était de fournir un cadre pour l’attribution de fonds en réduction des méfaits de l’ASPC pour le Québec. Le projet a débuté à la mi-mars 2018 et s’est déployé pendant trois mois dans quatre régions et cinq territoires du Québec particulièrement touchés par le VIH et le VHC. À Montréal, le projet a ciblé le quartier Hochelaga-Maisonneuve et les personnes autochtones en milieu urbain, qui sont peu rejointes par les programmes de réduction des méfaits actuels.

En plus de l’AQPSUD, un comité de partenaires a rassemblé Point de Repères (Québec), Point de rue (Mauricie), Dopamine (Hochelaga-Maisonneuve), des représentants de la communauté autochtone à Montréal, et le Centre d’intervention et de prévention en toxicomanie de l’Outaouais (Gatineau). Les premières étapes du projet RePAIR ont porté sur une revue de la littérature, l’élaboration d’axes de recherche et la création de questionnaires spécifiques aux participants : personnes utilisatrices de drogues injectables et par inhalation (UDII), travailleurs de rue, intervenants, gestionnaires d’organisme communautaire et représentants de la santé publique régionale. En se penchant sur les facteurs qui sous-tendent les pratiques à risques, le projet a ensuite recensé les interventions actuelles par le réseau de la santé et la communauté, a colligé et analysé les données des régions et territoires ciblés et a formulé des recommandations de modèles d’intervention alternatifs, par les pairs, et fondés sur l’inclusion et la mobilisation des personnes UDII. 

Au total, 75 personnes ont participé directement aux groupes de discussions et aux entrevues individuelles. Les membres du comité des partenaires ont agi comme relais sur le terrain, organisant et mobilisant les personnes UDII et les organismes œuvrant en réduction des méfaits. Compte tenu de la courte période du projet, un questionnaire a été mis en ligne pour permettre aux organismes partout au Québec de se prononcer sur les initiatives actuelles et futures de réduction des méfaits. Les résultats seront annexés au rapport final. La portée du projet se fera sentir tant à l’échelle locale que nationale, puisque ses recommandations aideront les organismes communautaires et de santé publique à adapter davantage leurs services aux besoins des personnes UDII.

Dans une présentation initiale du projet RePAIR, l’AQPSUD s’est réjouie que celui-ci contribue « à replacer les pairs aux cœur des approches de réduction des méfaits  destinées aux personnes utilisatrices de drogues par injection et inhalation ». L’AQPSUD a noté aussi que « les changements entourant les substances consommées par les personnes UDII au cours des dernières années sont des aspects incontournables à considérer dans le développement de projets adaptés et conséquents » et que « les projets par les pairs sont un moyen reconnu pour rejoindre les personnes qui consomment des drogues […] et pour favoriser l’adoption de pratiques à moindre risques ».

Pour en savoir plus, consultez le document de présentation de l’AQPSUD : : Présentation RePair