Info Opioïdes 2017

Info Opioïdes Novembre 2018

Le Québec se dote d’une stratégie nationale pour lutter contre la dépendance aux opioïdes

L'été dernier, le gouvernement du Québec a lancé deux initiatives majeures en matière de traitement des dépendances et a annoncé qu’il y investira un montant de 35 millions de dollars par année. Ces investissements se feront dans le cadre du Plan d'action interministériel en dépendance 2018-2028 et de la Stratégie nationale pour prévenir les surdoses d'opioïdes et y répondre 2018-2020. Plus spécifiquement, 15 millions de dollars par année pendant trois ans seront consacrés à la mise en œuvre des activités de la Stratégie nationale, auxquels s’ajouteront 8 millions de dollars provenant du Plan interministériel.

L’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette, qui en avait fait l’annonce avec l’ancienne ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois, avait précisé que le gouvernement souhaitait intervenir auprès des personnes vulnérables «en soutenant davantage les organismes communautaires, en élargissant l'approvisionnement en naloxone et en consolidant le traitement des dépendances liées aux opioïdes». (Lire la suite)

 

Fentanyl : résultats du Projet d’analyse des drogues dans l’urine

Pour une deuxième année consécutive, le Programme CRAN a participé au projet d’analyse de substances dans l’urine mené par la Direction régionale de santé publique (DRSP), à Montréal, du 1er août au 4 septembre 2018. Tout comme le projet précédent qui visait la même période en 2017,  il s’agissait principalement de déterminer si le fentanyl était présent dans les drogues consommées. Les participants ont participé anonymement, et cette année, ils pouvaient, s’ils le souhaitaient, bénéficier d’un test d’échantillon d’urine sur place, à l’aide d’une bandelette de détection de fentanyl et plusieurs analogues, et obtenir les résultats.

Ont aussi participé au projet 10 organismes œuvrant auprès des usagers, dont trois qui hébergent aussi un service d’injection supervisée. Cette collaboration a permis de recruter 343 personnes auxquelles on a demandé de compléter un questionnaire et de fournir un échantillon d’urine. La composition du groupe était la suivante : hommes (69 %), femmes (29 %), trans (2 %) ; personnes âgées de 25 à 34 ans (29 %), 35 à 44 ans (35 %), 45 à 54 ans (19 %) et 55 ans et plus (12%).

Selon la consommation des trois dernier jours précédant le test et rapportée par les participants, les drogues les plus utilisées étaient le crack (62 %), la cocaïne (41 %), le speed (25 %), l’héroïne (23 %) et l’hydromorphone (22 %). (Lire la suite)

Photo: Radio-Canada

Du nouveau au Programme CRAN : un service de nutrition

En raison du rôle fondamental d’une saine alimentation dans le traitement du trouble de l’usage d’opioïdes et le maintien d’une bonne santé, le Programme CRAN s’est doté le printemps dernier d’un service de nutrition. S’il le souhaite, un usager en traitement peut maintenant bénéficier du counseling nutritionnel dispensé par la nutritionniste Michèle Cossette.

À l’instar des autres composantes du traitement du TLUO, le Service de nutrition adopte une approche de réduction des méfaits qui tient compte de la situation de la personne et de ses objectifs. (Lire la suite)

 

Consommation, traitement et prévention du suicide

« On sait que les personnes dépendantes sont plus à risque de suicide, mais on ne sait pas vraiment pourquoi », dit Hélène Simoneau, chercheure principale d’une étude menée par l’Institut universitaire sur les dépendances du CCSMTL dont le but est de mieux prévenir le suicide chez les adultes ayant un trouble lié à l’utilisation de substances (TUS). Intitulée Mieux comprendre les interrelations entre les tentatives de suicide, la consommation et le traitement selon la perspective de l’usager : des éléments novateurs pour la pratique, cette recherche se fonde sur l’expérience vécue d’usagers en traitement. C’est la première fois qu’une étude sur le sujet se concentre sur le point de vue de personnes qui consomment des substances.

Aidée des co-chercheures Karine Bertrand, de l’Université de Sherbrooke, et de Marie-Josée Girard, du CCSMTL, madame Simoneau documente les interrelations entre la consommation de substances psychoactives, les services reçus pour le traitement des TUS, et les tentatives de suicide au cours de la vie. Les nouvelles connaissances qui émergeront de cette recherche permettront de mieux comprendre les besoins des personnes en traitement, d’élaborer des pratiques novatrices en prévention du suicide et d’améliorer les services. (Lire la suite)

Pour une terminologie neutre, précise et respectueuse des personnes ayant un TLUO

La lutte contre la stigmatisation des personnes ayant un trouble lié à l’usage d’opioïdes passe par un discours public recentré sur l’aspect médical de leur condition plutôt que par un  jugement moral de leur comportement. Vancouver, épicentre de la crise des opioïdes au Canada, l’a bien compris et s’emploie ces jours-ci à renforcer un message de respect et de non jugement auprès de la population. Le message est clair : la stigmatisation entrave l’accès aux soins et il existe un lien direct entre la persistance des préjugés et le nombre de vies qu’on peut sauver.

Ce que martèlent les autorités sociosanitaires et les organismes communautaires sur le terrain trouve de plus en plus d’écho dans la littérature scientifique. En fait, la recherche n’hésite pas elle non plus à pointer du doigt, entre autres, l’utilisation d’un langage inapproprié à l’endroit des personnes ayant un trouble lié à l’usage de substances. Et ce, que ce soit intentionnellement ou non. (Lire la suite)

 

La consommation d’opioïdes chez les aînés

En raison des changements physiologiques associés au processus du vieillissement, les personnes âgées présentent des taux systémiques élevés de métabolites opioïdes. Les aînés ayant des maladies pulmonaires courent un risque accru de dépression respiratoire au cours d’une surdose. Il a été montré que la naloxone, administrée en commençant par de faibles doses, traite efficacement la surdose d’opioïdes chez cette population.

̶  Extrait du rapport Meilleure qualité de vie : usage de substances et vieillissement, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2018

C’est ce qu’on peut lire dans le rapport au chapitre 7 qui traite du TLUO chez les aînés. D’entrée de jeu, les particularités physiques et neurobiologiques de ce groupe et leur impact sur le traitement sont abordés. Ce document est d’intérêt pour la profession médicale et les autres secteurs de la santé qui sont appelés à accueillir une population de plus en plus âgée et aux prises avec un trouble de l’usage d’opioïdes résultant d’un traitement de la douleur chronique. (Lire la suite)

Outils et espace usager

Pratiques exemplaires dans le continuum des soins pour le traitement du trouble lié à l’usage d’opioïdes,
Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS), août 2018

Réalisé à l’intention du Groupe de travail fédéral, provincial et territorial sur le traitement du trouble lié à l’usage d’opioïdes de Santé Canada, ce rapport se penche sur « la norme de service à instaurer pour offrir des soins centrés sur la personne à tous ceux qui subissent des méfaits attribuables aux opioïdes ». L’auteure Sheena Taha souligne « que chacun a un cheminement différent dans le continuum des soins et que [les composantes de celui-ci] se chevauchent et sont efficaces lorsqu’elles sont utilisées ensemble. Certaines personnes ont parfois recours à toutes les composantes du continuum, d’autres non, et certaines encore pourraient avoir besoin de revenir à certaines composantes, au besoin. » Les composantes sont la réduction des méfaits, le dépistage, l’évaluation, les interventions rapides, les cliniques d’accès rapide, l’approche communautaire, la gestion du sevrage, les interventions pharmacologiques, les interventions psychosociales, ainsi que le rétablissement, le maintien du bien-être et les soins continus.


⇒ Comment administrer la naloxone en cas de surdose d’opioïde?
Institut national de santé publique du Québec, 2018

Voici deux excellentes vidéos sur la technique d’administration de la naloxone injectable et intranasale, disponibles en français et en anglais :

Administrer la naloxone par injection et par voie nasale

How to administer naloxone via injection and nasally


L’accessibilité aux services de santé et aux services sociaux au Québec : portrait de la situation,
École de santé publique et Institut de recherche en santé publique, Université de Montréal, septembre 2018

L’accessibilité pour les services en dépendance (alcool, drogues, jeu et autres formes de dépendance) est-elle bonne? C’est la question que se sont posé les auteurs pour le volet dépendance de l’étude. Pour suivre l’évolution de l’accessibilité entre 2015 et 2017, ils ont utilisé deux indicateurs : le taux d’implantation des services de détection et d’intervention précoce dans les sous-territoires des CISSS et CIUSSS et la proportion des personnes évaluées dans un délai de 15 jours ou moins. « En termes d’implantation des services, plus de la moitié des établissements ont implanté de manière significative des services de détection et d’intervention en dépendance. Cette amélioration est notée dans presque tous les territoires. En matière de rapidité de la première évaluation, il est difficile d’obtenir rapidement des services d’évaluation en dépendance au Québec. Un seul CIUSSS affiche une bonne accessibilité dans ce domaine : le CIUSSS de la Mauricie-Centre-du-Québec. » Pour en savoir davantage, consultez le rapport.

Événement

Journée nationale sur le traitement du TLUO au Québec, le 21 février 2019, à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM)

Destinée aux usagers et aux intervenants en traitement du TLUO partout dans la province, cette rencontre est organisée par la Direction de l’enseignement universitaire et de la recherche – Institut universitaire sur les dépendances, du CCSMTL. Surveiller nos prochaines informations.

Formations

Formation interdisciplinaire sur le traitement du TLUO (une journée complète), le 30 novembre 2018,  Institut national de santé publique du Québec, Montréal

Atelier Discutons douleur, parlons dépendance, le 19 décembre 2018, 8 h – 16 h, Collège des médecins du Québec, Montréal

Programmation de l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ), Université de Sherbrooke, 2018-2019

Articles scientifiques

Rédaction : Ivanka Stewart-Patterson
Mise en page: Sarah Poulin-Chartrand
Merci à nos contributeurs : Michèle Cossette, Eve Côté, Pascale Leclerc, Hélène Simoneau

Aidez-nous à améliorer votre expérience de l’infolettre du programme CRAN. Faites-nous parvenir vos questions et commentaires à info.cran@ssss.gouv.qc.ca.

Info Opioïdes Juin 2018

Le programme ECHO : une plateforme interactive pour soutenir les professionnels de la santé qui gèrent la douleur chronique

Destiné aux équipes et aux médecins de première ligne, le programme ECHO (Extension for Community Healthcare Outcomes) est maintenant disponible au Québec pour fournir du soutien dans le traitement de la douleur chronique. Opérant au moyen d’une plateforme électronique interactive, il permet à une équipe interdisciplinaire de répondre aux questions de professionnels de la santé confrontés à des cas problématiques de gestion de la douleur chronique.

Le programme ECHO a été mis sur pied en septembre 2017 par le Centre d’expertise en gestion de la douleur chronique du Réseau universitaire intégré en santé (RUIS) de l’Université de Montréal. Créée initialement en 2003 par l’Université du Nouveau-Mexique pour soutenir les médecins en région dans le traitement de l’hépatite C, cette plateforme est accessible par ordinateur, tablette ou téléphone. (Lire la suite)

Sur la photo: La Dre Aline Boulanger (assise au centre), responsable médicale du projet ECHO®CHUM Douleur chronique du CEGDC du RUIS de l’Université de Montréal, est entourée de son équipe lors du lancement du projet au Québec.

Regard sur les nouvelles lignes directrices canadiennes en matière de prise en charge clinique des troubles liés à l’usage d’opioïdes

À l’occasion du Midi conférence organisé par le programme CRAN le 25 avril dernier, la Dre Julie Bruneau a présenté les nouvelles lignes directrices pancanadiennes pour le traitement des troubles liés à l’usage d’opioïdes (TLUO). Chef du département de médecine générale du CHUM, la Dre Bruneau est aussi chercheuse principale désignée du pôle Québec-Atlantique de l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances (ICRAS).

C’est ce consortium national de recherche interventionnelle sur la consommation de substances, chapeauté par les Instituts de recherche en santé du Canada et composé de quatre pôles répartis à travers le Canada (Québec-Atlantique, Ontario, Prairies et Colombie-Britannique), qui a élaboré les lignes directrices. Publiées le 5 mars 2018, celles-ci constituent un outil de référence détaillé pour les médecins, les pharmaciens et les autres professionnels de la santé qui sont appelés à gérer et à traiter les TLUO. Les lignes directrices de l’ICRAS s’appliquent aux adultes et aux adolescents souffrant de TLUO modérés ou sévères selon les critères diagnostiques du DSM-5. (Lire la suite)

Le programme CRAN participe à une recherche sur les profils d’usagers d’opioïdes et le risque suicidaire

Le taux de suicide chez les personnes aux prises avec un trouble de l’usage d’opioïdes (TLUO) serait 14 fois plus élevé que dans la population générale (Harris et Barraclough, 1997). Si l’impact de la douleur chronique et de la dépression est documenté pour les personnes ayant un TLUO, d’autres facteurs de risque ont été peu examinés. C’est le défi que relèveront le programme CRAN et le Centre de recherche de l’hôpital Douglas qui se pencheront sur deux variables-clés pour caractériser les usagers à l’admission en TDO : le type d’opioïde consommé (héroïne,  médicament opioïde ou les deux) et le mode de consommation (par injection ou autre).

Dans le cadre de cette étude rétrospective, les données de 286 dossiers d’usagers du programme CRAN seront analysées. Elles serviront à élaborer un protocole de recherche pour mieux comprendre la relation entre le type d’opioïde consommé, le mode de consommation, les idéations suicidaires, les tentatives de suicide et les surdoses. Sur le plan clinique, les résultats permettront d’adapter le traitement du TLUO. (Lire la suite)

 

Rond-Point: Soutenir les femmes enceintes et les jeunes familles

Mardi, 8 h, la journée commence pour l’équipe de Rond-Point. Regroupement de professionnels issus du réseau de la santé et du milieu communautaire, Rond-Point est un carrefour de services unique en son genre pour les femmes enceintes et les jeunes familles qui vivent avec une dépendance à l’alcool, aux médicaments ou aux drogues.

Le premier arrivé sur les lieux est Georges, responsable de l’accueil. Dans le décor apparaissent peu à peu des chaises hautes. Dans le grand placard, on trouve des  bains portables, et au petit coin, un siège d’appoint. Une longue table sert tour à tour d’espace de travail pour les intervenants et de rassemblement pour les parents. (Lire la suite)

 

Traitement de la dépendance aux opioïdes et inégalités sociales : recherche sur la contrainte sévère à l’emploi

Le 24 mai dernier, le programme CRAN et le CREMIS (Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté) ont présenté les résultats d’une étude conjointe sur les pratiques professionnelles relativement à la contrainte sévère à l’emploi et les  trajectoires d’usagers du CRAN ayant demandé une reconnaissance de contrainte sévère à l’emploi à leur équipe traitante.

Au Québec, un rapport médical est nécessaire pour qu’un prestataire de l’aide de dernier recours obtienne une reconnaissance de contrainte sévère à l’emploi. Lorsque cette contrainte à l’emploi est validée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), le revenu mensuel de la personne passe de 633$ à 1035$. Il s’agit d’un revenu mensuel pouvant totaliser jusqu’à 63% du revenu de base de l’aide sociale. (Lire la suite)

OPTIMA : une étude scientifique d’envergure pour améliorer le traitement de la dépendance aux opioïdes d’ordonnance

Fer de lance de l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances (ICRAS), le projet OPTIMA évalue de nouveaux modèles de soins en dépendance aux médicaments opioïdes prescrits afin d’augmenter l’attrait, le taux de rétention et l’efficacité des traitements. Cette étude est la première du genre à comparer au moyen d’un protocole de recherche l’innocuité de modèles de soins différents pour les molécules actuellement disponibles au Canada pour le traitement des TLUO : la méthadone et la buprénorphine/naloxone (Suboxone). 

Le projet est dirigé pour le Dr Didier Jutras-Aswad, psychiatre et chercheur clinicien au CRCHUM. Il a été lancé en octobre 2017 au CHUM, un des sept sites de la recherche OPTIMA à travers le pays, dont deux se trouvent au Québec. Le programme CRAN est le deuxième site dans la province. Répartis à Montréal, Toronto, Sudbury, Edmonton, Calgary et Vancouver, les sites accueilleront 276 usagers participants. De ce nombre, au moins 69 seront recrutés au Québec, dont environ une vingtaine au CRAN. La phase de recrutement est en cours et elle se poursuivra jusqu’en 2019. La diffusion des résultats est prévue dans deux ans. (Lire la suite)

 

Portrait de l’usage des opioïdes d’ordonnance au Québec (2006-2016) et indicateurs de mésusage

En avril 2018, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a publié un rapport décrivant l’usage des opioïdes obtenus sur ordonnance de 2006 à 2016 dans la province. Intitulé Portrait de l'usage d'opioïdes délivrés sur ordonnance chez les personnes couvertes par le régime public d'assurance médicaments du Québec, ce rapport permet d'évaluer si des problématiques associées à l’usage des opioïdes, observées dans certaines régions d’Amérique du Nord, sont présentes au Québec. Voici les principales conclusions de l'étude : 

« La prévalence de l’usage des opioïdes (10 %)  et l’incidence cumulée des nouveaux utilisateurs d’opioïdes (7 %) étaient plutôt faibles et sont demeurées stables durant les années à l’étude [2006 à 2016]. On note que :

  • la prévalence de l’usage des opioïdes en 2016, par rapport à 2006, a augmenté uniquement chez  les 55 ans ou plus. Un constat similaire a été observé chez les nouveaux utilisateurs;
  • la prévalence de l’usage de l’hydromorphone et de la morphine a augmenté de 2006 à 2016, alors que celle des principaux autres opioïdes à l’étude était stable (fentanyl et oxycodone) ou en diminution (codéine);
  • la grande majorité des nouveaux utilisateurs a fait usage d’opioïdes durant une courte durée et à une dose quotidienne moyenne faible, et ce, même chez ceux ayant obtenu une ordonnance d’opioïde à action prolongée.

(Lire la suite)

L’OTSTCFQ émet un avis professionnel sur l’administration de naloxone par ses membres

Le 7 juin dernier, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) a émis un avis dans lequel il souligne que « les travailleurs sociaux exercent régulièrement dans des contextes qui requièrent des interventions de proximité, où ils ont à agir seuls, parfois isolés de leurs collègues » et que « parmi les personnes auprès desquelles ils sont appelés à intervenir, certaines peuvent avoir des comportements associés aux facteurs de risques reliés à des surdoses aux opioïdes ».

L’Ordre rappelle que le  Règlement sur les activités professionnelles pouvant être exercées dans le cadre des services et soins préhospitaliers d’urgence, entré en vigueur le 20 septembre 2017, prévoit qu’en l’absence d’un premier répondant ou d’un technicien ambulancier, toute personne peut administrer la naloxone, par voie intranasale ou intramusculaire, à une personne en possible état de surdose. Le Règlement s’applique donc aussi aux travailleurs sociaux, et l’Ordre encourage ses membres à suivre des formations déjà disponibles pour administrer correctement la naloxone. Pour en savoir plus : https://beta.otstcfq.org/sites/default/files/avis_professionnel_-_naloxone_surdose_opioides.pdf

Outils: Apprendre à reconnaître une possible surdose d'opioîdes et à intervenir

Voici quelques outils pratiques, incluant une carte de format portefeuille :

Administration de la naloxone par injection (INESSS)

https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Medicaments/Naloxone_INJ_12-FR.pdf

Administration de la naloxone par voie nasale (INESSS)

https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Medicaments/Naloxone_NAS_12-FR.pdf

Carte format portefeuille sur les signes d’une surdose, la façon d'intervenir et la Loi sur les bons samaritains (Santé Canada)

https://www.canada.ca/content/dam/hc-sc/documents/services/publications/healthy-living/opioid-overdose-wallet-cards-public-events/full-wallet-card-fr.pdf

Projet RePAIR : une analyse des pratiques de consommation et sexuelles à risques menée par et pour les usagers

L’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD) vient de remettre à l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) des recommandations en matière d’interventions en réduction des méfaits par et pour les usagers. Le rapport final sera diffusé en juillet. L’AQPSUD a aussi organisé à la fin juin un webinaire destiné aux organismes communautaires qui souhaitent déposer une lettre d’intention dans le but d’obtenir une subvention du Fonds pour la réduction des méfaits de l’ASPC.

Dans le cadre du projet RePAIR, l’ASPC avait confié à l’AQPSUD une analyse des besoins relatifs à la consommation de drogues injectables et à la prévention de la transmission du VIH, du VHC et des ITSS. Le but était de fournir un cadre pour l’attribution de fonds en réduction des méfaits de l’ASPC pour le Québec. Le projet a débuté à la mi-mars 2018 et s’est déployé pendant trois mois dans quatre régions et cinq territoires du Québec particulièrement touchés par le VIH et le VHC. À Montréal, le projet a ciblé le quartier Hochelaga-Maisonneuve et les personnes autochtones en milieu urbain, qui sont peu rejointes par les programmes de réduction des méfaits actuels. (Lire la suite)

Événements

> Sommet sur les dépendances, les 1er et 2 novembre 2018, à Montréal (organisé par sept partenaires du réseau de la dépendance : AIDQ, AQCID, GRIF-Jeu, HERMES, ICRAS-CRISM, IUD et RISQ)  http://dependancemontreal.ca/iud/activites-et-evenements/sommet-sur-les-dependances-2018

> Congrès annuel de la CSAM (Société médicale canadienne sur l'addiction) : La crise, la controverse et le changement, du 25 au 27 octobre 2018, à Vancouver https://www.csam-smca.org/events/2018-csam-annual-meeting-scientific-conference/?utm_source=Cyberimpact&utm_medium=email&utm_campaign=ACTUALITES-JUIN-2018

> École d'été sur les dépendances 2018 : Approches et défis contemporains en recherche sur les dépendances, du 18 au 21 juin 2018, au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke.

Pour consulter le dépliant : https://www.usherbrooke.ca/chaire-toxicomanie/fileadmin/user_upload/PROGRAMMATION_Ecole_d_ete_sur_les_dependances_VF.pdf

Pour obtenir plus d’information : https://www.usherbrooke.ca/chaire-toxicomanie/ecole-dete-2018/

Formations

> Le traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes : une approche de collaboration interdisciplinaire (une formation dispensée par l’Institut national de santé publique du Québec, avec la participation de médecins et autres professionnels cliniques du Programme CRAN).

Dates et lieux des prochaines sessions :

  • le 24 juillet : Université McGill, Montréal (pour les résidents en médecine)
  • le 18 septembre : Joliette, Trois-Rivières, Lanaudière
  • le 28 septembre : INSPQ, Montréal
  • le 19 octobre : CRD de la Mauricie, Trois-Rivières
  • le 30 novembre : INSPQ, Montréal

Pour de plus amples renseignements, cliquez ici ou communiquez avec madame Claudia Demonteil à claudia.demonteil@inspq.qc.ca ou au 514 864-1600 poste 3250.

Article scientifique

Une étude publiée dans le BMJ associe la durée, plutôt que le dosage, des prescriptions d'opioïdes postchirurgicales aux risques de surdose et de mésusage

Postsurgical prescriptions for opioid naive patients and association with overdose and misuse: retrospective cohort study, Gabriel A. Brat et al, British Medical Journal, January 17, 2108 (BMJ 2018; 360:j5790)

Cette étude révèle que chaque renouvellement et chaque prolongation d’une semaine d’une prescription d’opioïde sont associés à une augmentation importante du mésusage chez des patients n’ayant pas de tolérance acquise aux opioïdes. Les données recueillies au cours de l’étude suggèrent que la durée de prescription est plus étroitement liée au mésusage en début de période post-chirurgicale que le dosage. (Lire la suite)

Rédaction : Ivanka Stewart-Patterson
Mise en page: Sarah Poulin-Chartrand
Merci à nos contributeurs : Léonie Archambault, Aline Boulanger, Julie Bruneau, Louis-Xavier D’Aoust, Anne-Marie Mecteau, Nicole Mongeau, Michel Perreault, Léa-Frédérique Rainville, Isabelle Risler, Aïssata Sako

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Info Opioïdes Décembre 2017

Requis de service en traitement des TLUO sur l’Île de Montréal : pour se hisser au rang des systèmes les plus performants au monde, il faudrait doubler le taux de desserte actuel

Voilà l’un des principaux constats qui se dégage d’un rapport du Programme Cran du CCSMTL et du Centre de recherche de l’hôpital Douglas rendu public à l’automne.

En 2016, le Programme Cran a confié aux chercheurs Michel Perreault et Léonie Archambault le mandat d’analyser les besoins en matière de traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes (TLUO) sur le territoire de l’île de Montréal.

Les objectifs de l’étude étaient de dresser un portrait de la population; recenser l’offre de services en traitement de la dépendance aux opioïdes actuellement disponibles; identifier les pratiques courantes ou émergentes; estimer l’écart entre les besoins et les services actuels; identifier les enjeux et formuler des recommandations pour répondre aux besoins de la population ayant un TLUO. (Lire la suite et consulter le sommaire et le document intégral du rapport.)

Les Services Relais du programme Cran remportent le Prix « Équipe inspirante »

Dans la rangée devant, dans l'ordre habituel, Shany Lavoie, Karoland Gravel et Sophie Sanfaçon. Dans la rangée derrière, Sophie Bel, Marie-Ève Goyer et Steve Beaudoin.Le Gala Célébration de l’Excellence 2017 du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui s’est déroulé le 26 octobre, a souligné la contribution exceptionnelle de plusieurs personnes et équipes, dont celle des Services Relais, lauréate du Prix «Équipe inspirante».  Nos plus sincères félicitations à nos collègues de Relais qui se dévouent sans cesse à améliorer la qualité de vie de personnes hautement vulnérables et marginalisée aux prises avec la dépendance aux opioïdes!

« En adaptant les soins au patient, pas l’inverse, dans un contexte de  pratique à bas seuil d’exigences, on réalise que le respect et l’intégration des usagers sont possibles et porteurs de changement», explique avec enthousiasme la Dre Marie-Ève Goyer, coordonnatrice médicale des Services Relais. Ce modèle fonctionne. » 

Dans la rangée devant, dans l'ordre habituel, Shany Lavoie, Karoland Gravel et Sophie Sanfaçon. Dans la rangée derrière, Sophie Bel, Marie-Ève Goyer et Steve Beaudoin.

Les personnes qui franchissent la porte de Relais, rue Sainte-Catherine est,  ou qui y sont dirigées par son service de proximité, sont souvent confrontées à divers troubles, en plus de celui de la dépendance aux opioïdes : hépatite C, troubles de santé mentale, douleur chronique, entre autres. Comment les Services Relais parviennent-ils à joindre cette clientèle vulnérable au plan biopsychosocial et qui est peu desservie par le système de santé? (Lire la suite)

PHOTO DE L'ÉQUIPE: Dans la rangée de devant, dans l'ordre habituel, Shany Lavoie, Karolane Gravel et Sophie Sanfaçon. Dans la rangée de derrière, Sophie Bel, Marie-Ève Goyer et Steve Beaudoin.

TDO injectable à Montréal : une étude du Programme Cran et du Centre de recherche de l'hôpital Douglas en évalue les besoins et la faisabilité

En 2015-2016, le Cran identifiait comme priorité d'action la diversification des formes de traitements offerts, et ce, en s'inspirant des conclusions de l'étude SALOME et, précédemment, de l'étude NAOMI.

L'objectif était de rejoindre un plus grand nombre d’usagers ayant un trouble lié à l'utilisation des opioïdes (TLUO) en augmentant les place en traitement, en offrant une alternative à la méthadone et à la buprénorphine, et en évitant les échecs en traitement aux usagers réfractaires aux traitements conventionnels.

Les constats observés par le Cran sur le terrain étaient les suivants:

- Une partie de la population présentant un TLUO n’adhérait pas aux formes de traitements offerts au Cran;

- Une partie de la population présentant un TLUO et suivie au Cran se disait insatisfaite de la méthadone et de la buprénorphine et demandait un traitement à base d’opioïdes injectables puisque le traitement injectable avait déjà fait ses preuves dans le cadre de nombreux projets de recherche à travers le monde. Le Cran détenait déjà une expertise en la matière en raison de sa participation au projet de recherche NAOMI, projet qui a démontré l’efficacité d’un programme de prescription médicale de diacétylmorphine au Canada.

Au printemps 2017, le Programme Cran confiait au Centre de recherche de l'Hôpital Douglas le mandat de réaliser la première phase d'une étude de faisabilité d'un programme de traitement des troubles liés à l'usage d'opioïdes basé sur l'injection (communément appelé «TDO injectable»). Selon les données recueillies à l'été 2017, on estime entre 111 et 222 le nombre d'usagers montréalais qui pourraient bénéficier de ce type de traitement. Pour lire le sommaire de l'étude, cliquez ici.

 

Guide d’orientation en matière de traitement à l’aide d’un opioïde agoniste injectable pour les troubles liés à l’utilisation des opioïdes, Centre sur l’usage de substances de la Colombie-Britannique et Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, 2017

Ce document se penche sur le besoin d’élargir la pharmacopée pour répondre aux besoins des usagers réfractaires aux traitements conventionnels.  Il comporte deux sections :

1. La preuve scientifique et la mise en évidence de l’opioïde agoniste injectable comme traitement;

2. Les recommandations pour la pratique clinique.

Vous pouvez télécharger le document en cliquant sur l'image.

 

Santé Canada: Avis aux parties intéressées – Proposition visant à éliminer certaines des restrictions réglementaires visant la diacétylmorphine (héroïne)

Le 11 novembre 2017, Santé Canada a publié un avis aux parties intéressées dans la Partie I de la Gazette du Canada. Cet avis offre l’opportunité de formuler des commentaires sur l'intention de Santé Canada d'éliminer certaines des restrictions réglementaires liées à la diacétylmorphine (héroïne) du Règlement sur les stupéfiants. Ces restrictions peuvent limiter l'accès au traitement assisté à la diacétylmorphine, une option reconnue destinée à un faible pourcentage de patients qui présentent une dépendance aux opioïdes et qui n'ont pas répondu à d'autres traitements. La période de commentaires se termine le 9 janvier 2018. Si vous désirez communiquer avec Santé Canada au sujet de cet avis, veuillez transmettre un message à l’adresse courriel suivante : ocs_regulatorypolicy-bsc_politiquereglementaire@hc-sc.gc.ca

Capsule vidéo « L’injection de résidus de médicaments opioïdes : prévalence, corrélats et implications pour l’intervention »

Cette brève vidéo aborde les techniques d’injection des médicaments opioïdes et la pratique de l’injection de résidus, communément appelée « se faire un wash ». Cette pratique consiste à rincer le contenant et le filtre utilisés lors d’une précédente injection pour récupérer les résidus de médicaments opioïdes qui y sont restés puis s’injecter ces résidus. « Se faire un wash » de médicaments opioïdes expose les personnes utilisatrices de drogues injectables à des risques de complications médicales.

Pour visionner la capsule : www.usherbrooke.ca/chaire-toxicomanie/publications/capsules-video/linjection-de-residus-de-medicaments-opioides/

Pour en savoir plus : www.usherbrooke.ca/chaire-toxicomanie/accueil/babillard/babillard-details/article/35597/

Outil de prévention : brochure S’injecter à moindres risques

Un outil très visuel destiné aux usagers et dans lequel s’étalent sur une vingtaine de pages des planches illustrées qui expliquent la technique d’utilisation du matériel d’injection sécuritaire, la préparation de la solution pour injection et l’injection sécuritaire. Réalisée par la Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux, cette brochure vise à réduire les risques liés à l’usage de médicaments opioïdes détournés ou illicites. Téléchargez la brochure ici.

Article scientifique : Opioid Prescribing Practices and Training Needs of Québec Family Physicians for Chronic Noncancer Pain, Pain Research and Management, août 2017

Cet article dresse un portrait des habitudes de médecins omnipraticiens et spécialistes au Québec en matière de prescription de médicaments opioïdes et de leurs besoins de formation sur la gestion des troubles liés à l’utilisation des opioïdes. Les données proviennent d’un sondage mené par l’Institut national de santé publique du Québec. Pour lire l'article, cliquez ici.

Formation interdisciplinaire sur les TLUOS (INSPQ-Programme Cran, CCSMTL)

Cette formation s'adresse aux médecins en pratique et aux résidents, aux pharmaciens, au personnel infirmier et aux intervenants psychosociaux. La formation est d'une journée complète. En avant-midi, un module interdisciplinaire commun regroupe tous les participants. L'après-midi, les participants sont répartis en quatre modules selon leur discipline : Médecins, Pharmaciens, Personnel infirmier et Intervenants psychosociaux. Les prochaines sessions auront lieu aux dates suivantes :

- le 16  janvier 2018

- le 23 février 2018

Pour de plus amples renseignements, cliquez ici ou communiquez avec madame Claudia Demonteil à claudia.demonteil@inspq.qc.ca

Rédaction : Ivanka Stewart-Patterson
Mise en page: Sarah Poulin-Chartrand
Merci à nos contributeurs : Léonie Archambault, Steve Beaudoin, Marie-Ève Goyer, Michel Perreault, Léa-Frédérique Rainville, Claire Thiboutot

Aidez-nous à améliorer votre expérience de l’infolettre et du site du Cran. Faites-nous parvenir vos questions et commentaires à info.cran@ssss.gouv.qc.ca.

Info-Opioïdes Juillet 2017

Une nouvelle loi protège les personnes qui portent secours aux victimes de surdose

La Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose est entrée en vigueur le 4 mai 2017 dans le cadre de la lutte contre la crise des opioïdes au pays. Elle a pour but d'encourager le témoin d'une surdose à rapporter l'urgence en composant le 911. En effet, un témoin peut craindre d'être accusé de possession de drogue ou d'une autre infraction criminelle s'il appelle le 911. Pour savoir comment la Loi peut protéger les témoins, suivez ce lien.  

L'importance de faire le 911 après l'administration de naloxone 

Un bulletin du Réseau communautaire canadien d’épidémiologie des toxicomanies (RCCET) rappelle qu’il faut composer le 911 après l’administration de naloxone pour deux raisons cruciales :

  • L’élément actif consommé peut être plus puissant qu’on ne le croit en raison du contenu inconnu des drogues de rue. Celles-ci peuvent avoir été coupées avec du fentanyl, du carfentanyl ou d’autres produits contrefaits qui peuvent être dangereux. La durée d’action de ces drogues étant par le fait même inconnue, il est impossible de prévoir la quantité de naloxone nécessaire pour renverser les effets d’une surdose. Pour assurer la sécurité de la personne qui vient de faire une surdose, rappelons qu'il y a un urgent besoin de l'entourer d’expertise et de surveillance médicale.
  • La naloxone agit pendant environ 30 à 60 minutes, mais ses effets commencent à se dissiper au bout de 20 minutes. Certains opioïdes ayant une durée d’action plus longue que celle de la naloxone, il est donc possible que la personne retombe en état de surdose. Celle-ci doit être placée rapidement sous observation par des professionnels de la santé qui interviendront si les symptômes de surdose (détresse respiratoire, lèvres bleues, palpitations cardiaques,hyperthermie, etc.) réapparaissent.

Selon des données du RCCET pour la période de 2013 à 2016, les personnes formées pour administrer de la naloxone, qui n’étaient ni premiers répondants ou professionnels de la santé et qui avaient traité une surdose avec de la naloxone, n’ont pas composé le 911 dans 30 % à 65 % des incidents. Pour un peu plus d’un tiers des répondants, la principale raison était la crainte d’une intervention policière et d’une possible arrestation. Deuxième raison invoquée : les répondants croyaient que la personne s’en remettrait toute seule. 1

1  Réseau communautaire canadien d’épidémiologie des toxicomanies et Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, Bulletin du RCCET,  mars 2017, page 1.

La Suboxone n’est plus un médicament d’exception


 

Bonne nouvelle pour les personnes dépendantes des opioïdes qui sont réfractaires au traitement à la méthadone : la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a annoncé le transfert de la Suboxone MC, médicament d’exception, dans la section régulière de la Liste de médicaments. Entrée en vigueur le 1er juin 2017, cette modification permet dorénavant le remboursement sans code ou autorisation préalable de la SuboxoneMC par la RAMQ.

Consultez l'infolettre de la RAMQ.

Une vidéo sur la technique d’administration de naloxone injectable

Réalisée par les pairs-aidants de l’association d’usagers Méta d’Âme en collaboration avec le Cran, cette vidéo est destinée aux personnes qui pourraient être témoin d’une surdose par quelqu'un qui consomme des opioïdes, que ce soit de l’héroïne de rue ou des médicaments opioïdes pour soulager la douleur chronique. Enregistrée dans le cadre des ateliers de formation du projet PROFAN (Prévenir et réduire les overdoses – Former et accéder à la naloxone), cette vidéo s'adresse aux usagers, à leurs proches et à leur entourage. On peut la visionner à https://youtu.be/ec4BT2Sss3s. Nous vous invitons à informer vos patients de ce précieux outil qui donne des conseils pouvant littéralement sauver des vies.

Collège des médecins du Québec : bientôt un guide d’exercice sur la douleur aiguë

La dépendance aux opioïdes est un problème complexe qui nécessite plusieurs solutions.  Pour prévenir la dépendance aux opioïdes à la suite d’un traitement de la douleur, le Collège des médecins du Québec (CMQ) prépare un guide d’exercice pour aider les médecins à éviter que le traitement de la douleur aiguë ne se transforme en traitement chronique.

Ce nouvel outil servira à l’enseignement aux résidents et aux étudiants en médecine.  Le guide sera publié en 2018. Selon le Dr Yves Robert, secrétaire du CMQ, il faut associer le traitement à la douleur réelle que ressent le patient plutôt qu’«appliquer une recette». « Après une opération, la douleur est plus aiguë dans la première semaine, mais diminue par la suite. Il n’y a aucune raison de ne pas adapter la médication.»2

2  Ariane Lacoursière, «Dépendance aux opioïdes : des outils pour sensibiliser les médecins»,  La Presse, le 8 avril 2017, p. A5

Le Cran forme le personnel des services d’injection supervisée à Montréal

Le 19 juin 2017, trois sites offrant des services d’injection supervisée (SIS), dont un mobile, ont finalement vu le jour à Montréal. Un quatrième ouvrira en septembre. Ces nouveaux services de santé sont assurés par des équipes de professionnels constituées d’infirmiers, d’intervenants communautaires et de pairs-aidants et offrent un accueil et un soutien adapté aux personnes souhaitant les utiliser. Une telle synergie interdisciplinaire permettra certainement d’améliorer la qualité de vie des personnes faisant usage de drogues par injection.

Deux médecins du programme Cran se sont investies dans la planification, la formation des cliniciens et l’organisation de l’offre médicale des services d’injection supervisée. Les Dres Marie-Ève Goyer et Anne-Sophie Thommeret soutiennent les équipes afin d’offrir un service de qualité aux personnes qui en feront usage. En outre, plusieurs médecins du Cran s’apprêtent à assurer une couverture médicale des SIS à Montréal.

Dans la préparation des cohortes de professionnels, le programme Cran a également dispensé une formation sur l’importance d’offrir des services adaptés aux besoins des populations visées. Au programme : l’organisation structurelle des Services bas seuil Relais du programme Cran et l’appropriation du traitement de la dépendance aux opioïdes et des enjeux cliniques que comporte ce type de service. La formation a été rendue possible grâce à l’implication d’Élaine Polflit, cheffe d’équipe des Services Relais, de Marie-Ève Goyer, coordonnatrice médicale de Relais, et de Karine Hudon, conseillère clinique par intérim au programme Cran.

Le réseau de la santé et des services sociaux se mobilise pour prévenir une crise des opioïdes au Québec

En entrevue avec Info Opioïdes, Julie Rousseau, directrice du développement, de l’adaptation et de l’intégration sociale et responsable de la Stratégie de prévention des surdoses d’opioïdes à la Direction générale de Santé publique (DGSP) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), a expliqué les travaux en cours qui serviront à prévenir une crise des opioïdes ou à bien la gérer si elle survient.

La DGSP travaille étroitement avec plusieurs directions du MSSS, notamment la Direction générale des Services sociaux. Un comité multisectoriel a aussi invité des organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux à collaborer au développement de la Stratégie et à déterminer particulièrement les actions à mettre de l’avant advenant une crise. Le comité est composé de représentants de Centres intégrés de santé et de services sociaux, du Bureau du coroner, du ministère de la Sécurité publique, du Collège des médecins, de l’Ordre des pharmaciens, de regroupements d’usagers et d’organismes communautaires. Des rencontres ont eu lieu au printemps 2017. Pendant la période estivale, les membres seront invités à valider les mesures inscrites à la Stratégie en élaboration et à se préparer à les mettre en œuvre dans leur secteur d’activités respectif. La Stratégie de prévention des surdoses d’opioïdes appuiera le prochain plan interministériel en dépendance et la Politique de prévention en santé. Elle sera davantage centrée sur des activités à réaliser à court terme.

Quelle est la leçon principale à tirer de l’expérience de la Colombie-Britannique en proie actuellement à une grave crise des opioïdes? « La prévention », insiste madame Rousseau. « Nous avons eu des échanges avec la Colombie-Britannique et savons que nous devons nous positionner fortement au niveau de la prévention. »

Bref, le nerf de la guerre est d’obtenir un meilleur profil des consommateurs d’opioïdes et de leurs comportements, de les informer adéquatement et de bien suivre l’évolution de la situation. Une attention doit être accordée à toutes les catégories d’usagers, que ce soit au niveau de l’usage d’opioïdes consommés de façon illicite ou pour un traitement médical. « En Colombie-Britannique, les consommateurs qui font un usage de drogues en dehors de traitements médicaux demeurent réfractaires aux nombreux messages de prévention. Leur dépendance les place passablement à risque de surdoses. Il faut en savoir plus sur ces utilisateurs, incluant les utilisateurs occasionnels », fait remarquer la responsable de la Stratégie.

La Stratégie de prévention des surdoses sur les opioïdes du Ministère comportera différents volets qui s’arrimeront avec les programmes de traitement de la dépendance déjà en place dans le réseau. Un des volets, la vigie et la surveillance, est développé en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec. Il s’agit de mettre au point des indicateurs qui s’ajouteront à ceux que le réseau utilise déjà, mais qui renforceront sa capacité à détecter rapidement toute anomalie survenant dans le contexte habituel de consommation et de surdoses au Québec. Ces indicateurs permettront de recueillir des informations pointues et en temps opportun pour fournir un portrait précis de la situation.

Heureusement, selon madame Rousseau, le Québec bénéficie de facteurs de protection géographiques et socioculturels. « Historiquement, la consommation de cocaïne a dominé au Québec. Jusqu’à tout récemment, il y avait une moins grande consommation d’opioïdes au Québec comparativement à ce qui se vit ailleurs au Canada. L’arrivée du fentanyl  [sur le marché illicite] est un événement relativement récent. Néanmoins, puisque nous ne connaissons pas précisément les facteurs qui expliquent la situation différentielle vécue au Québec, nous nous devons d’élaborer et de mettre en place les mesures nous permettant de prévenir et de gérer une crise éventuelle ». 

Qu’en est-il de la réalité d’une ville ou d’une région à l’autre et du clivage urbain-rural? Bien que la majorité des surdoses survenues au Québec aient eu lieu à Montréal et à Québec, la Stratégie tiendra compte des besoins partout dans la province. Les mesures envisagées seront adaptées pour être ensuite déployées dans chacune des régions sociosanitaires.

Référence : Info Opioïdes, Programme Cran, Direction santé mentale et dépendance, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, juillet 2017

Le Cran fête ses 30 ans et se regroupe au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

Le 31 mars dernier, le Cran est devenu le programme Cran de la Direction des programmes de santé mentale et dépendance du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-CCSMTL).

Le 26 avril, à la veille de son 30e anniversaire et en présence de nombreux partenaires institutionnels et communautaires assemblés pour l’occasion, le Cran a souligné son regroupement volontaire avec le CIUSSS-CCSMTL après un parcours remarquable pendant lequel il a travaillé sans relâche à la reconnaissance, à l’accessibilité et à l’avancement des traitements de la dépendance aux opioïdes (TDO) au Québec.

Fondé en 1986, en pleine crise du sida à Montréal et de pénurie de médecins prescripteurs de méthadone, le Cran est rapidement devenu un chef de file en matière de TDO. Le regroupement a pour but d’assurer la pérennité de sa mission en qualité de centre d’expertise en TDO et la bonification des services aux usagers dans un continuum intégré de services.

Une synergie importante résultera du regroupement en raison des vocations complémentaires du Cran et du CIUSSS-CCSMTL qui travaillaient déjà conjointement à la poursuite de leurs mandats cliniques, d’enseignement et de recherche. Pour les clientèles du Cran, la prestation des services demeure fluide puisqu’elle continue d’être assurée par les mêmes professionnels de la santé qui travaillent aux deux points de service du Cran,  les Services réguliers, au 110, rue Prince-Arthur ouest, et les Services bas seuil Relais, au 1015, rue Sainte-Catherine est.

Le clou de la soirée aura été le témoignage de Marie Gagnon, usagère des services du Cran et auteure de plusieurs ouvrages publiés portant sur l’expérience de la dépendance. Madame Gagnon a galvanisé l’auditoire en relatant les étapes d’une vie rendue douloureuse par la consommation d’héroïne. Elle a décrit les bienfaits du traitement de la dépendance qui lui ont permis de retrouver une qualité de vie et de se dédier à sa passion, l’écriture. Au Dr Pierre Lauzon, médecin fondateur du Cran, qui était présent, elle a adressé toute sa gratitude d’être en vie et de donner une voix aux usagers. Un message authentique et éloquent qui a déclenché un tonnerre d’applaudissements de la part des médecins, chercheurs, gestionnaires, infirmiers et intervenants psychosociaux qui étaient dans la salle.

Le programme Cran poursuit donc son travail pour diffuser les meilleures pratiques, faire avancer les pratiques émergentes et améliorer l’accès aux services de traitement de la dépendance aux opioïdes. Cette mission est d’autant plus cruciale que le Québec s’emploie à prévenir une crise des opioïdes sur son territoire pour éviter ce que l’ouest du pays vit actuellement.  

Vous pouvez consulter le communiqué sur le regroupement du Cran au CIUSSS-CCSMTL

PHOTO DU HAUT : Madame Sylvie Des Roches, directrice générale du Cran, reçoit un magnifique bouquet de fleurs, entourée des représentants du CIUSSS-CCSMTL suivants : madame Micheline Ulrich, présidente du C.A., madame Sonia Bélanger, présidente-directrice générale,  monsieur Jean-Marc Potvin, président-directeur adjoint, et madame Bonita Laau, directrice, Direction des programmes Santé mentale et Dépendance.

Événements

 

 

 

 

 

 

Deuxième symposium sur la prise en charge médicale de la dépendance au Québec, le 10 novembre 2017, à l’Hôtel Marriott Château Champlain, à Montréal.  L’événement présentera un volet sur le traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes. Pour plus d’information

Congrès Questions de substance 2017, du 13 au 15 novembre, à Calgary, organisé par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (Canadian Centre on Substance Abuse). Pour consulter le programme et s’inscrire

L’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) organisent le Forum provincial portant sur les enjeux et les pistes de solution visant la mise en place d’actions intersectorielles auprès des personnes judiciarisées qui consomment des drogues et qui sont atteintes ou à risque de contracter des ITSS. Cet événement aura lieu le vendredi 27 octobre 2017, à l’UQTR. Pour plus d'information

Rédaction : Ivanka Stewart-Patterson
Mise en page: Sarah Poulin-Chartrand
Merci à nos contributeurs : David Barbeau, Marie-Ève Goyer, Karine Hudon

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Info Opioïdes - Octobre 2016

La gestion de la douleur chronique et de la dépendance aux opioïdes : un défi pour les médecins les plus expérimentés. Conseils, guides et références.

De juin à septembre 2016, les enjeux liés à la dépendance aux opioïdes ont fait l’objet d’une intense couverture médiatique à la suite de trois annonces consécutives de la ministre fédérale de la Santé Jane Philpott : la tenue cet automne d’un Sommet sur l’utilisation abusive des opioïdes pour identifier les moyens qui permettront d’intensifier la lutte contre le mésusage, le détournement et la dépendance ; l’interdiction d’importer six ingrédients utilisés dans la fabrication du fentanyl ; et le retour de l’autorisation de prescrire de la diacétylmorphine (héroïne thérapeutique), au moyen du Programme d’accès spécial (PAS), aux usagers réfractaires aux traitements conventionnels.

Au sud de la frontière, un article du New York Times, intitulé How the Epidemic of Drug Overdose Deaths Ripples Across America (avril 2016) contient des graphiques saisissants sur l’augmentation du nombre de surdoses mortelles au cours de la dernière décennie. Le taux de mortalité attribuable aux surdoses a grimpé à un rythme beaucoup plus rapide que les taux attribuables aux autres causes de décès. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), cette proportion qui était de 9 sur 100 000 habitants en 2003 a bondi à 15 sur 100 000 en 2014. Ces chiffres atteignent désormais les niveaux de décès enregistrés pendant l’épidémie de VIH à son sommet. Une différence notoire : alors que l’épidémie de VIH était un phénomène essentiellement urbain, le problème des surdoses mortelles s’étend aux régions rurales.

Lire l'article (si les graphiques ne s’affichent pas en raison de votre fureteur, cliquez ici).

Pour soutenir la pratique médicale dans ce contexte préoccupant alimenté par la surconsommation et la surprescription des analgésiques opioïdes, le Cran a répertorié des textes, des outils et des formations utiles sur la gestion de la douleur chronique non cancéreuse et de la dépendance aux opioïdes sur son site. Nous en diffusons quelques-uns dans cette édition d’Info Opioïdes.

L’Association canadienne de protection médicale (ACPM) a rédigé un texte informatif intitulé Prévenir le mésusage des opioïdes qui traite de la manière d’aborder la discussion des analgésiques opioïdes avec les usagers, d’identifier les comportements de dépendance et de prévenir le détournement de médicaments opioïdes.

Tout en soulignant que les médicaments opioïdes jouent un rôle important dans le traitement de la douleur chronique, on rappelle que ces molécules peuvent poser des risques à la sécurité de l’usager s’il en abuse, en fait un mauvais usage ou en devient dépendant.

Évaluation rigoureuse de la douleur, plan de traitement, consentement éclairé, entente ou contrat thérapeutique, approche un médecin-une pharmacie sont autant de piliers de la prévention.

Un suivi régulier aidera à déterminer l’efficacité du traitement tout en facilitant le dépistage précoce d’un trouble lié à l’utilisation des opioïdes. On recommande aussi de considérer des options de traitement non-pharmacologiques (physiothérapie, psychothérapie, acupuncture, méditation, etc.). La collaboration avec le pharmacien et les autres professionnels de la santé est essentielle, et au besoin, on peut consulter un expert en douleur ou en dépendance pour ajuster le traitement.

Maintenir ses connaissances à jour sur la douleur et la dépendance aux moyens de formations et connaître et suivre les lignes directrices émises par les organismes de réglementation (au Québec, Douleur chronique et opioïdes : l’essentiel – Lignes directrices du Collège des médecins du Québec) permet de mieux s’outiller.

Lire l’article Prévenir le mésusage des opioïdes, cyberBulletin de l’ACPM, août 2016.

Voici quelques guides de référence, services d’expert et de soutien aux professionnels :

Usage abusif des opioïdes dans un contexte de traitement de la douleur chronique : méconnaissances et stratégies d’atténuation

Dans la même veine, nous recommandons un article phare publié dans le New England Journal of Medicine, intitulé Opiod Abuse in Chronic Pain – Misconceptions and Mitigation Strategies, rédigé par Nora D. Volkow, National Institute on Drug Abuse (Bethesda, Maryland) et A. Thomas McLellan, Treatment Research Institute (Philadelphie). « La douleur chronique figure parmi les conditions médicales les plus courantes et débilitantes, mais aussi les plus controversées et complexes à gérer. Le caractère urgent des besoins du patient, l’efficacité démontrée des analgésiques opioïdes pour gérer la douleur aiguë, le nombre limité d’alternatives thérapeutiques pour la douleur chronique, tout cela a entraîné un recours excessif aux médicaments opioïdes […], provoquant une hausse alarmante du détournement, des surdoses et de la dépendance », écrivent les auteurs. Le constat est clair : « Il n’est plus possible de poursuivre simplement les pratiques précédentes en matière de gestion de la douleur chronique. Les risques de détournement d’opioïdes, de surdose et de dépendance exigent qu’on modifie les façons de faire. » [Traduction libre]

Volkow et McLellan martèlent la nécessité d’effectuer un suivi régulier et de réévaluer la situation afin de minimiser les risques liés à l’utilisation des opioïdes à long terme. Réduire ou arrêter la prise de ces médicaments est indiqué lorsque le patient ne bénéficie pas clairement de la médication ou que son comportement le place à risque de surdose. D’autres mesures qui s’imposent : la fin du magasinage d’un médecin à l’autre aux fins de détournement ; l’adhésion des médecins prescripteurs à un programme de surveillance des médicaments prescrits; l’évaluation du risque de surdose et le test de dépistage urinaire avant l’ordonnance et le renouvellement ; la conclusion d’une entente entre le médecin et le patient sur le traitement aux opioïdes ; les précautions à suivre pour prescrire des opioïdes à fortes doses ou à action prolongée ; des suivis cliniques fréquents; et les instructions à donner concernant l’utilisation de la naloxone. En terminant, les auteurs formulent trois recommandations :

  • S’appuyer davantage sur les pratiques en matière de prescription et de gestion de la douleur chronique démontrées scientifiquement ;
  • Dispenser plus de formation sur la douleur et la dépendance dans les facultés de médecine ;
  • Effectuer plus de recherche sur le processus par lequel la douleur aiguë se transforme en douleur chronique ; les biomarqueurs de la douleur et de l’analgésie ; et les diverses approches de traitement dans le but de personnaliser le traitement. [Adaptation du texte et traduction libre].

Lire l'article

Calendrier 2016-2017 des ateliers Discutons douleur ! dispensés par le Collège des médecins du Québec (CMQ) et Discutons douleur, parlons dépendance !, en collaboration avec le Centre de recherche et d’aide pour narcomanes (Cran)

Dans le cadre des Journées de perfectionnement du CMQ, deux ateliers sur la douleur chronique non cancéreuse (DCNC) seront offerts les 8 février et 14 juin 2017, et un atelier sur la douleur et la dépendance aux opioïdes, en collaboration avec le Cran, le 3 mai 2017.

Consulter le programme et s’inscrire

Formation transdisciplinaire de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du Centre de recherche et d’aide pour narcomanes (Cran), le 25 novembre 2016, à l’INSPQ (190, boul. Crémazie O.)

Cette formation d’une journée est composée d’un module transdisciplinaire l’avant-midi et d’un module professionnel (médecin, pharmacien, personnel infirmier, intervenant psychosocial) l’après-midi.

Pour lire la description détaillée de la formation.

Pour vous inscrire, communiquez avec madame Linda Cléroux à linda.cleroux@inspq.qc.ca ou au 514 864-1600 poste 3250.

5e colloque international francophone sur les TDO, Rabat, Maroc, 30 novembre – 2 décembre 2016

  • Droits de la personne, droit à la santé et droit à la sécurité
  • Organisation des services
  • Participation des usagers
  • Naloxone communautaire
  • Services d’injection supervisée
  • Neurosciences et dépendance.

Ces thèmes seront au programme de la cinquième édition du colloque sur les traitements de la dépendance aux opioïdes. Cette série a été lancée en 2008, à Montréal, à l’initiative du Cran, pour réunir chercheurs, cliniciens et décideurs politiques. Se sont succédé TDO2, à Paris (2010) ; TDO3, à Genève (2012) ; et TDO4, à Bruxelles (2014). Cette année, le colloque se transpose pour la première fois en sol africain. Se joindront à leurs consœurs et confrères européens et africains les conférenciers du Québec suivants :

Dr David Barbeau, directeur médical, Cran
M. Jérôme Benedetti, chargé de projet, Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues
Mme Céline Côté, Méta d’Âme
M. Clément Courteau, acupuncteur, Service d’acupuncture, Cran
Dre Marie-Eve Goyer, coordonnatrice médicale, Services bas seuil Relais, Cran
Mme Karine Hudon, conseillère clinique à la qualité des services et à l’avancement des TDO par intérim, Cran
Mme Marie-Claude Fugier, infirmière, Cran
Dr Pierre Lauzon, Service de médecine des toxicomanies, CHUM
Dre Julie Loslier, faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke
Mme Anne-Marie Mecteau, intervenante psychosociale et Service de périnatalité, Cran
Dr David-Martin Milot, faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke
Dre Carole Morissette, chef médicale, Direction régionale de santé publique, CIUSSS-CS de Montréal
Mme Élaine Polflit, cheffe des Services bas seuil Relais, Cran

Pour consulter le programme et s’inscrire, d’ici le 11 novembre 2016.

2e déjeuner-causerie du Cran : Bien gérer la douleur chronique non cancéreuse et la dépendance aux opioïdes.

Deuxième d’une série axée sur la diffusion des connaissances et le réseautage, cette rencontre-conférence organisée par le Cran, en collaboration avec la Communauté de pratique médicale en dépendance (CMPD), aura lieu en février 2017 (date à déterminer), à l’Institut du tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), au 3535, rue Saint-Denis (métro Sherbrooke). Des experts en gestion de la dépendance aux opioïdes et de la douleur chronique présenteront sur le traitement de la douleur, la prévention du mésusage des médicaments opioïdes, les facteurs de risque et le dépistage précoce de la dépendance, l’évaluation et le suivi. Aussi au programme, la présentation des résultats d’un sondage effectué auprès de médecins du Québec sur leurs habitudes de prescription et leurs besoins de formation en douleur chronique et en dépendance aux opioïdes. Surveillez l’annonce dans la prochaine édition d’Info Opioïdes ou sur le site du Cran.

Recherche sur le requis de service en traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes à Montréal

Le Cran a confié au chercheur Michel Perreault et son équipe du Centre de recherche de l’Institut Douglas le mandat de documenter la situation en matière de traitement de la dépendance aux opioïdes (TDO) à Montréal. Cette recherche menée auprès de médecins et de pharmaciens œuvrant en TDO, permettra d’obtenir un portrait plus précis des aspects suivants :

  • l’offre de service actuelle à Montréal ;
  • la clientèle et ses besoins de service ;
  • les pratiques et tendances actuelles en traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes

Nous invitons les professionnels de la santé qui ont été sollicités de bien vouloir répondre à notre appel. Les résultats de la recherche seront disponibles d’ici la fin de 2016.

Aidez-nous à améliorer votre expérience de l’infolettre et du site du Cran à www.cran.qc.ca. Faites-nous parvenir vos questions et commentaires à info.cran@ssss.gouv.qc.ca.

Info Opioïdes - Juin 2016

Bienvenue sur la nouvelle plateforme numérique du Cran!

Le phénomène de surconsommation d’opioïdes retient beaucoup l’attention des professionnels de la santé. Avec raison, puisque cette croissance explosive est devenue un véritable problème de santé publique en Amérique du Nord.

La nouvelle plateforme du Cran, qui offre des outils cliniques, du soutien aux professionnels et des formations dans un cadre de gestion de la douleur chronique et des troubles de l’usage des opioïdes, arrive donc à point nommé!

Dr David Barbeau Nous laissons la parole au Dr David Barbeau, directeur médical du Cran, qui est aux premières loges du développement de l’expertise dans le traitement de la dépendance aux opioïdes au Québec, pour vous présenter cette nouvelle plateforme. Un microsite qui, nous l’espérons, deviendra un outil incontournable en traitement de la douleur chronique et des troubles liés à l’usage des opioïdes.  Nous vous invitons à en faire l’essai sur votre ordinateur, tablette électronique ou téléphone intelligent.

Voir la lettre du Dr David Barbeau

Pour visiter la nouvelle plateforme du Cran, cliquez sur http://cran.qc.ca/fr/opioides/accueil  

Bonne navigation!

Soutien aux professionnels du Cran : un appui précieux aux médecins, pharmaciens et autres professionnels de la santé

La gestion et le traitement de la dépendance aux opioïdes peuvent créer des situations difficiles, mais de l’aide se trouve au bout du fil. Le service de consultation téléphonique du Cran aide les professionnels de la santé dans leur pratique. Pour accéder à ce service, composez le 514 527-6939 poste 252 (à Montréal) ou 1 866-726-2343 (en région). Le Cran offre aussi une clinique d’enseignement, du mentorat et de la formation interdisciplinaire dispensée en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec.

Soutien aux professionnels du Cran La gestion de la douleur chronique peut aussi comporter son lot de questions et d’incertitude.  Au moyen d’un formulaire à télécharger, le  Service d’avis d’expert sur la gestion de la douleur chronique du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université de Montréal  offre soutien et conseils aux médecins en pratique.

Pour en savoir plus sur ces deux services d’appui, cliquez sur http://cran.qc.ca/fr/opioides/soutien-aux-professionnels

Une solution innovatrice pour faire face aux surdoses d’opioïdes

PROFAN, acronyme pour Prévenir et Réduire les Overdoses – Former et Accéder à la Naloxone, est un programme qui facilite l’accès à la naloxone, un médicament servant d’antidote dans le cas de surdoses d’opioïdes.

Les ateliers et outils PROFAN ont été créés dans le but de rejoindre les clientèles les plus à risque de surdoses d'opioïdes et leurs proches, en offrant des ateliers de différentes durées, pour ainsi répondre aux réalités multiples des personnes visées.

Le programme, mis sur pied en 2015, est tout à fait innovateur puisque ce sont des usagers (personnes qui consomment ou ont déjà consommé des opioïdes) qui transmettent les connaissances à leurs pairs, dans le but de prévenir et réduire le nombre de surdoses, avec ou sans l'utilisation de la naloxone. Durant sa première année d’activités, PROFAN a formé 118 personnes à réagir dans un contexte de surdose.

PROFAN Le programme, qui est piloté par l’organisme Méta d’Âme, est le fruit d’une collaboration avec le Cran, grâce à la participation de la Dre Marie-Ève Goyer et d’infirmières formatrices, et avec la Direction de Santé publique de Montréal. Il a été subventionné à ce jour par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Pour en savoir davantage, cliquez sur

http://cran.qc.ca/fr/cran-centre-dexpertise/prevenir-et-reduire-les-overdoses-former-et-acceder-la-naloxone-profan

Neurosciences : des pistes de recherche pour soulager la douleur tout en évitant la dépendance aux opioïdes

En novembre 2015, la Dre Brigitte Kieffer, directrice scientifique du Centre de recherche de l’Institut Douglas, donnait une conférence sur « l’émergence des réponses neurobiologiques » dans un contexte de douleur et de dépendance aux opioïdes.

Neurosciences Son passage au Quatrième colloque international francophone sur le traitement de la dépendance aux opioïdes (TDO4), en 2014, à Bruxelles, avait été fort apprécié et le Cran souhaitait que plus de professionnels de la santé aient l’occasion de l’entendre et d’échanger avec elle.

La Dre Kieffer a ainsi présenté les plus récentes avancées en neurosciences, qui tentent notamment de trouver des nouvelles molécules qui soulagent la douleur, sans toutefois créer de dépendance.

Une vidéo de sa présentation a été mise en ligne sur le site du Cran. Pour la visionner, cliquez ici : https://vimeo.com/161036117/2ebee5a2f7

Le document PowerPoint qui accompagnait la présentation est également disponible, en deux parties, ici :
http://cran.qc.ca/fr/emergence-des-reponses-neurobiologiques-partie-1
http://cran.qc.ca/fr/emergence-des-reponses-neurobiologiques-partie-2

Vidéo de formation sur la prescription de médicaments opioïdes : un outil interactif incontournable pour les professionnels de la santé

Le ministère de la Santé américain a réalisé un excellent outil interactif afin d’aider les professionnels de la santé à prendre de bonnes décisions dans un contexte de traitement de la douleur chronique et de dépendance aux médicaments opioïdes.

Pathways to Safer Opioid Use Intitulée Pathways to Safer Opioid Use, l’expérience débute par une courte vidéo qui permet de comprendre comment les décisions de chaque professionnel ont un impact sur le bien-être, voire la vie d’un patient.

On peut suivre cette formation en ligne à l’adresse suivante :
http://health.gov/hcq/trainings/pathways/index.html

Pour consulter la liste complète des formations que le Cran répertorie pour les professionnels œuvrant en douleur et en dépendance, on peut consulter cette page :
http://cran.qc.ca/fr/opioides/formation

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