Qu'il obtienne le feu vert ou non d'Ottawa, le projet de sites d'injection supervisée (SIS) ira de l'avant, déclare le maire de Montréal

Denis Coderre n'entend pas attendre la décision du gouvernement Harper, ouvertement réticent à l'implantation de SIS, pour protéger les usagers du risque de surdose. «C'est un fléau, et si on veut atteindre les gens et les aider, je pense que ces sites vont être essentiels», dit le maire de Montréal dans un article publié dans La Presse +.

M. Coderre insiste sur la preuve scientifique : les SIS sauvent des vies. Il s'agit d'un argument puissant dans la lutte contre les surdoses mortelles, lutte qui s'est intensifiée en mai et juin derniers en raison de la hausse fulgurante des décès liés à la consommation de drogues de rue.

Plus nuancés dans leurs commentaires concernant le rôle d'Ottawa, la ministre déléguée à la Santé publique du Québec Lucie Charlebois et le directeur de la santé publique de Montréal Richard Massé rappellent que le gouvernement fédéral doit accorder une exemption à la loi sur les drogues pour permettre l'implantation de SIS. On se rappelle toutefois l'opposition du gouvernement fédéral à l'endroit d'InSite, à Vancouver, dans un cas qui a été porté devant la Cour suprême; celle-ci s'est prononcée en faveur d'InSite dans un jugement invoquant le droit à la santé des usagers.

Le projet de la Direction de santé publique comprend des SIS dans les locaux des organismes Cactus, Dopamine et Spectre de rue. Un quatrième centre, mobile, sera destiné aux usagers des quartiers Ahuntsic, Montréal-Nord, Hochelaga et du Sud-Ouest.

Le dossier attend de recevoir l'aval et le financement de Québec. La prochaine étape passera par le gouvernement fédéral qui a mis en place de nouvelles règles strictes, notamment en ce qui concerne les consultations avec les communautés dans lesquelles on songe à implanter des SIS. Le Dr Massé prend soin de rappeler qu'il existe environ 90 SIS dans le monde et que ceux-ci ont contribué à diminuer le nombre de seringues souillées dans les endroits publics.

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