L’Ontario légifère pour ralentir la surconsommation d’opioïdes d’ordonnance

L’Ontario annonçait cette semaine sa décision de ne plus rembourser les fortes doses d’opioïdes d’ordonnance, soit les doses de 24 et 30 mg d’hydromorphone, les timbres de 75 et 100 mg de fentanyl à l’heure ou les comprimés de 200 mg et plus de morphine.

Cette mesure du ministère de la Santé vise à freiner l’épidémie de surconsommation de ce type de médicaments dans la province, qui se classe au 2e rang canadien de la consommation d’opioïdes par habitant.

En 2015, on y a prescrit plus de 8 millions de prescriptions d’opioïdes pour traiter notamment la douleur chronique.

Un article du journal Le Devoir nous apprenait au lendemain de cette annonce que le Québec n’entend pas suivre la voie de l’Ontario.

Pour la Dre Marie-Ève Goyer, médecin au Cran invitée à commenter la nouvelle mesure de l’Ontario, il s’agit d’une arme à double tranchant. La limite de 200 mg serait imparfaite, car pour certains patients, cette dose est parfois nécessaire, alors que pour d’autres, la dépendance s’installe avec des doses beaucoup plus faibles.

La Dre Goyer, ainsi que son confrère du Centre de santé universitaire McGill, le Dr Yoram Shir, ont rappelé l’importance du temps de consultation dans le traitement de la douleur pour bien la comprendre et bien cerner les besoins du patient, dans le contexte actuel où l’on exige des médecins de travailler toujours plus vite.

Pour en apprendre davantage sur la décision de l’Ontario (en anglais) : http://www.theglobeandmail.com/news/national/ontario-to-stop-paying-for-high-dose-opioids/article31093712/

Et sur la réponse de Québec, qui pour l’instant n’emboîte pas le pas à l’Ontario : http://www.ledevoir.com/societe/sante/476355/opioides-l-ontario-cessera-de-rembourser-le-quebec-n-emboite-pas-le-pas