Une infirmière du Cran vous répond

4. Je suis médecin de famille et je veux savoir si on peut prescrire des médicaments opioïdes pour soulager la douleur à une personne qui est actuellement en traitement à la méthadone.

Oui, dans le cas d’une douleur aiguë, par exemple, une douleur post-opératoire, une fracture ou une extraction dentaire. Il faut souvent prescrire à l’usager qui est en traitement à la méthadone une dose d’antidouleur à base d’opioïde plus élevée qu’à l’habitude parce que la tolérance est accrue et que la douleur ne sera peut-être pas soulagée par une dose habituelle. Il faudra ensuite planifier un décroissant de dose pour l’opioïde choisi, afin d’éviter le sevrage.

3. Je suis en traitement à la méthadone et je veux transférer à la buprénorphine, mais j’ai peur parce j’ai entendu dire que si j’ai un accident comme une fracture, la buprénorphine rendra les antidouleurs inefficaces.

Si le dosage de la buprénorphine est inférieur à 8mg, il est possible de soulager la douleur efficacement au moyen de médicaments opioïdes. 

À un dosage plus élevé, les propriétés de la buprénorphine empêchent effectivement les autres opioïdes de jouer pleinement leur rôle dans le soulagement de la douleur. On doit alors cesser temporairement la prise de buprénorphine. Il est recommandé de prévoir une médication à courte durée d’action qui compense pour la buprénorphine, tout en soulageant la douleur. 

2. Je viens tout juste de débuter mon traitement et je dois quitter dans six mois pour l’Ouest canadien. Je vais y séjourner pendant trois mois, dans un endroit éloigné des grands centres urbains. Quelles sont mes alternatives?

Il est important de bien comprendre que le traitement de la dépendance aux opioïdes comporte plusieurs contraintes, dont celle de la gestion de la médication. Les lignes directrices du Collège des médecins du Québec n’autorisent pas plus qu’un mois de doses non supervisées pour les patients stables. Un changement de pharmacie est possible dans la mesure où la nouvelle pharmacie dispense la médication et accepte les prescriptions rédigées au Québec. En dernier recours, un sevrage de la médication peut être entrepris.

1. Je suis pharmacien de la communauté. Il est lundi et je vous appelle parce que samedi, Monsieur X s’est présenté à la pharmacie après avoir manqué ses doses au comptoir quatre jours d’affilée. Il a dit qu’il n’en avait pas manqué parce qu’il en avait d

Oui. Un pharmacien ne devrait pas servir de buprénorphine après trois doses manquées, même si le patient affirme avoir pris sa propre médication. Même chose pour la méthadone. Il est important de référer le patient à son équipe traitante, qui devra le réévaluer avant de redémarrer la prescription. La dose sera à la baisse, par mesure de sécurité. L’équipe vérifiera aussi la question des doses accumulées.